Les premiers travaux menés dans le cadre du Plan Dépérissement ont mis en avant les enjeux agronomiques et techniques au cœur de la problématique. L’enjeu économique a été abordé à travers la perte de rendement imputable aux dépérissements de la vigne. Le manque de connaissances sur les liens entre les facteurs socioéconomiques (structure des exploitations touchées, choix d’investissements, d’itinéraires techniques etc.) et les dépérissements avait aussi été mis en évidence.
Une enquête a été lancée au sein de cinq bassins viticoles aux situations de production contrastées : Bordelais, Bourgogne, Beaujolais, Val de Loire et Vallée du Rhône. Cette enquête comporte plus d’une centaine de questions permettant de dresser un tableau complet des 130 exploitations viticoles interrogées. Ces données analysées constituent des enseignements clefs dans la compréhension des dépérissements en lien avec les choix faits à l’échelle de l’exploitation.
L’étude considère la valorisation de la production, l’investissement, l’itinéraire technique ainsi que le rendement et la longévité des parcelles. Ces paramètres ont été combinés afin de constituer une classification d’exploitations plus ou moins atteintes par les dépérissements. Elle distingue trois classes : les exploitations non dépérissantes, les situations intermédiaires et les exploitations atteintes par les dépérissements. Les résultats de l’enquête permettent de démontrer que l’exposition au dépérissement est très variable entre régions mais aussi entre modèles d’entreprise. 66% des viticulteurs enquêtés se disent touchés par le dépérissement et cela parfois même alors qu’ils atteignent leurs objectifs de rendement. La perception des viticulteurs enquêtés, bien que cohérente avec les résultats de l’analyse donné par l'indicateur, est souvent plus optimiste. Ainsi, plusieurs exploitations présentent un risque de dépérissement alors qu’ils ne le perçoivent pas, confirmant l’intérêt de la mise en place d’un outil d’autodiagnostic à l’échelle de l’exploitation.
L’outil final s’appuiera sur la réponse à une vingtaine de questions identifiées par l’étude. Il ouvre la porte à des outils d’aide à la décision plus précis et au pilotage d’entreprises complexifiées par le dépérissement.
© BIVB, M. Joly