Les résultats de cette étude montrent qu’il existe bien un mouvement global à la convergence, même si ce mouvement est lent. Cette convergence concerne tout d’abord les volumes consommés per capita (le coefficient de variation qu’ils ont calculé diminue), mais pas seulement. La répartition des alcools a aussi tendance à se rapprocher. Les pays traditionnellement orientés vers le vin dans les années 60 voient leur consommation de vin s’éroder et la bière augmenter. Le mouvement inverse s’opère dans les pays traditionnellement buveurs de bière. Les pays orientés vers les spiritueux, quant à eux, voient leur consommation de bière augmenter.
Des spécificités demeurent
Ainsi, bien que les volumes de vin consommés dans le monde soient sur une tendance ascendante depuis les années 2000 (source : OIV), la part de marché du vin dans la consommation mondiale d’alcool a décru de 35 à 15 % entre 1961 et 2015, tandis que la part de la bière s’est accrue de 29 à 42 %, tout comme les spiritueux, dont la part est passée de 36 à 43 %. Le vin est restée la première boisson dans onze pays, tandis que la bière continue de dominer dans douze pays et dix pays ont gardé leur préférence aux spiritueux.
Néanmoins, des singularités ont été repérées dans ce schéma. Par exemple, la part de marché du vin dans la consommation d’alcool diminue moins dans les pays traditionnellement orientés vers cette boisson que dans le reste du monde. Ceci peut s’expliquer par le fait que dans les pays producteurs, la consommation de vin est culturellement très ancrée. De même, quand les pays étudiés sont regroupés par zone géographique, les tendances de consommation des trois types de boissons alcoolisées convergent pour l’Europe de l’Est et l’Amérique du Nord mais divergent pour l’Europe de l’Ouest, l’Afrique et le Moyen-Orient.
Source : Convergence in National Alcohol Consumption Patterns: New Global Indicators, par Alexander J. Holmes et Kym Anderson, 2017.